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ENSEIGNANT ET MILTI-MÉDIA: LE PARTAGE DES RÔLES



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ENSEIGNANT ET MILTI-MÉDIA: LE PARTAGE DES RÔLES

L.G. Klyuchnikova / Л.Г. Ключникова


The article is devoted to our notion about peculiarities of foreign language teaching in a non-standard study room equipped with computers. In connection with this it describes the role of the teacher in the educational process and offers various classroom activities which can be used in the above mentioned study room.
L’enseignement des langues ne peut ignorer le multimédia. Que le professeur utilise ou non l’ordinateur, certains de ses élèves y recourent presqu’instinctivement. L’existence même d’outils pédagogiques, de moyens d’échanges, de contenus informatifs en ligne oblige le professeur à réfléchir sur la place et l’utilisation qu’il donne dans son enseignement aux moyens informatiques. Une seule certitude: l’ordinateur est un moyen mis à sa disposition; il ne peut se substituer valablement à lui.

Les réflexions qui suivent se situent dans le cadre d’un apprentissage en salle multimédia. Elles veulent montrer que la place de l’enseignant dans la salle de classe diffère selon qu’il s’agit d’une salle de type traditionnel ou – depuis quelques années qu’elle a fait son apparition dans le paysage de l’établissement scolaire et universitaire – d’une salle multimédia.

Les différentes méthodologies qui se sont succédé dans le temps ont laissé peu de place à l’originalité sur le plan de l’agencement de l’espace dans la classe. Il semblerait d’ailleurs que cet agencement n’ait guère changé au cours des dernières décennie: lorsque l’on observe ou que l’on entre dans une salle de classe «traditionnelle», on peut constater que toutes les tables sont alignées en rangées les unes derrière les autres et que, devant, se trouve le bureau de l’enseignant. Ce type d’agencement se prête plutôt à un cours de type «magistral» où l’enseignant reste face aux apprenants, privilégiant alors davantage l’objet, c’est-à-dire le savoir.

Spécificités de la classe de langue. En didactique des langues, avec l’approche fonctionnelle, l’analyse des besoins, la centration sur l’apprenant et l’approche communicative, l’enseignant n’est plus seulement transmetteur de savoir mais aussi de savoir-faire et de savoir-être. Le rôle de l’enseignant dans la classe s’en trouve par conséquent changé et prend une autre tournure. Désormais, l’apprenant prend une place plus active dans son apprentissage et l’enseignant essaie de varier davantage le type d’activités auxquelles il a recours pour répondre aux besoins des apprenants. Par ailleurs, la langue sert à communiquer au sens large du terme, les apprenants doivent donc se voir: les gestes, les mimiques et tous les paramètres non-verbaux de la communication font partie de l’acte de communication et doivent trouver place dans les échanges entre apprenants, où chacun doit être à l’écoute de l’autre pour lui répondre. L’enseignant est maintenant au milieu de la classe, les apprenants doivent se faire face, les tables sont alors disposées en arc de cercle et le travail de groupe est favorisé. Dans les centres de français langue étrangère, certaines salles, dont celles réservées aux cours d’expression orale, sont souvent agencées de la sorte. Les autres ont fréquemment une disposition traditionnelle contraire aux impératifs de la communication. Les raisons de cet agencement traditionnel sont diverses: manque d’espace pour disposer les tables en arc de cercle, tables qui ne s’y prêtent pas, enseignants qui préfèrent une disposition traditionnelle. Il n’est pas rare non plus que des travaux soient menés en petits groupes de deux, trois ou quatre étudiants. L’on déplace alors les chaises et les tables pour former dans la salle de petites unités que l’enseignant va consulter à tour de rôle. Quel que soit l’agencement de la salle, la communication entre enseignant et apprenants reste une communication directe sans d’autre canal que la parole.

Un ménage à trois. Dans les salles multimédia d’un centre d’enseignement, toutes les chaises doivent être regroupées en petites unités de quatre postes, les «marguerites». Chaque étudiant est face à une machine et face à trois autres étudiants.

L’enseignant dispose, lui, d’un pupitre de contrôle. C’est par l’intermédiaire de la machine, derrière son pupitre, que l’enseignant peut communiquer avec les apprenants. Il n’y a plus de communication directe, la communication s’établit au travers de micros et de casques, et l’enseignant pourrait même se trouver à cent lieues de là. Aux relations enseignant-apprenant(s) et apprenant-apprenant s’ajoute la relation individu-machine. La présence de la machine introduit un nouvel élément dans la relation enseignant-apprenant(s). Désormais, il s’agit d’un «ménage à trois». Enseignant et apprenants ont chacun à se repositionner l’un par rapport à l’autre en prenant en compte l’outil informatique. Si cette question de la relation enseignant-apprenant(s) peut surgir dans une salle de classe traditionnelle, elle devient incontournable dans une salle multimédia. Lors de travaux en groupe dans une salle de classe traditionnelle, l’enseignant a toujours le sentiment d’exister. Il est au milieu du groupe-classe ou des groupes d’apprenants, il a le contrôle du matériel utilisé en classe (c’est lui qui arrête le défilement des enregistrements audio ou vidéo), il peut facilement interrompre les activités pour passer d’un échange avec un individu, à un échange avec un groupe d’apprenants ou à un échange avec le groupe-classe.

Finalement, il est satisfait parce qu’il semble nécessaire aux activités du groupe. Dans la salle multimédia, l’enseignant perd de son statut, il se sent dépossédé de son rôle car ce rôle d’«aide» qu’il pouvait avoir dans la classe traditionnelle est désormais assuré, en partie, par la machine. Les apprenants ne semblent parfois même plus le voir, au point que certains des enseignants se sont demandé ce qu’ils faisaient là, la première fois qu’ils sont intervenus dans la salle multimédia. Comment alors l’enseignant peut-il ou doit-il intervenir? Peut-on parler ici d’un enseignement en direct ou en différé? Y a-t-il enseignement en face-à-face? Parallèlement, pour l’apprenant, ne se situe-t-on pas dans la problématique plus large et maintenant inévitable du «comment apprendre» et celle de la formaion à l’autonomie, toutes deux menant vers une nouvelle place pour l’enseignant et une redéfinition du «comment enseigner».

Vers une nouvelle forme d’enseignement? En salle multimédia, nos travaux portent avant tout sur la compréhension orale, à partir de documents vidéo. L’apprenant a à sa disposition un document vidéo et des exercices sur support papier liés à ce document. Il travaille en autonomie: il regarde le document vidéo autant de fois qu’il souhaite, fait les arrêts et les retours en arrière dont il a besoin. Il a avec les questions, soit les réponses, soit le texte de l’enregistrement, texte qui lui permet de chercher lui-même les réponses aux questions. Il évalue lui-même son travail. Il peut cependant réclamer une correction de la part de l’enseignant.

Divers types d’activites peuvent être menés en salle multimédia: à certains moments, l’apprenant pourra être en situation d’autodidaxie: il va par exemple sur l’internet pour recueillir une information parmi tant d’autres, il fait le choix de l’information et du traitement de cette information; apprentissage guidé: on lui impose un thème, un objet d’étude, il l’exploite à sa manière; apprentissage dirigé: c’est l’enseignant qui fait le choix du document et du traitement de ce document.

Dans le cas d’un apprentissage en classe en général mais aussi en salle multimédia, le fonctionnement est plutôt du type apprentissage dirigé. Dans le cadre de la salle multimédia, l’enseignant reste présent dans la phase de fabrication des materiaux d’etude, mais l’enseignement est differe. La machine ne remplace pas l’enseignant qui reste maitre de ses objectifs, mais il n’est plus animateur de la classe et joue un rôle secondaire. L’apprenant est plus libre dans la gestion et le rythme de son apprentissage. Un apprenant peut quelquefois passer une heure à n’étudier qu’un seul document, alors qu’un autre apprenant en aura epuisé trois. Les apprenants considèrent qu’il faut qu’il y ait un equilibre, une juste repartition entre la part des activités en salle traditionnelle et en salle multimédia. Dans le premier cas, ils profitent de la convivialité du groupe et de la possibilité de communiquer avec les autres apprenants. Dans l’autre cas, et la on se situe plus sur le plan de l’apprentissage, ils estiment pouvoir progresser à leur rythme et à leur manière, ce qui est source de motivation. L’experience du multimédia renvoie à des reflexions sur la méthodologie en salle de classe traditionnelle: quelle place l’enseignant doit-il prendre dans la classe? Quelle place doit-il laisser aux apprenants ? Comment peut-il, sans la machine, améner les apprenants vers plus d’autonomie pour un meilleur apprentissage? C’est peut-être ce que nous avons tendance à oublier dans une classe de type «traditionnel» et qui nous a été rappelé par le contexte multimédia.



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